YETI
Le 7 juillet 2017, moi-meme accompagne’ du Docteur Kawai, nous parcourrions de nos voix cette partie du monde ou la legende scientifique veut y cacher le yeti cosmique. C’est un pays vaste ou les avventuriers s’osent et s’abiment depuis sa decouverte. Ils n’y laissent cependant pas leur peau puisque leur peau n’a pas acces a ce monde fait d’ondes et de vibrations. Non pas que la peau, comme le corps et tout autre forme physique, n’y appartienne pas, mais ici il est preferable de voyager legers et limiter les sources de sensation. La voix, la voix oui, etant l’outil congenial a cette traversee, on ne pouvait y perdre la vie a proprement dire. Et dire que de s’y perdre demeure l’unique danger et s’y perdre pour de bon. C’etait un soir encore chaud du soleil qui avait ete genereux pendant ce debut d’ete. Avec le Docteur Kawai nous avions laisse’ derriere nous le campement genois. C’est de la que sans prevenir nous avions lance’ nos voix en marche, insouciants des collegues qui nous avaient accompagne’ jusque la et sns etat d’ame pour les affects. La nuit tombee, nous avons pris notre route et bientot plus aucune etoile flottant percait le firmament pour nous tenir la chansonnette et nous indiquer le chemin. Mais l’avventure de la voix ne connait ni lumiere ni repere et nos voix, elles, se hataient de s’enfoncer dans le paysage. Selon les cartes rien n’etait bien loin. La plus longue des distances pouvait etre parcourrue avec un delai tres court. Le souci n’etant pas d’ordre metrique mais d’epaisseur. Le vrai defi etait celui de se reperer parmi les couches, innombrables, qui formaient le pays. C’etait une nature luxuriante et dense qui se couchait sur elle-meme en se compenetrant et en creant une profondeur toute psychedelique. Quand mon associe’ m’en parla, dans le but de me faire prendre la mesure de cette entreprise qui etait la notre, je n’eu qu’une seule image claire, celle des ondes qui du large viennent se coucher sur le sable, une sur l’autre sans disparaitre et sans rester. Paradoxe abyssal qui est le meme ici et vers lequel nous dirigions notre route.
Avec des texts de David Liver, Gregory Whitehead, Pier Luigi Ighina, Tesla
Divid Liver & Jonathan Frigeri in residence in Bruxelles July 2017
length: 26’23 min
language: italiano, français
tags: écriture radiophonique, impro