PASSAGE À BERNE 2°
Dire… dire sans le dire, les “choses”, en les abordant et en durant dans le silence. Une patience qui cherche et une voix pour l’exprimer. Ainsi l’univers, le ton.
La disposition était la suivante : dire, matin et soir, durant 30 minutes. Sans préparer le terrain, sans s’accrocher à une idée, en rompant avec les thèmes. J’attendais un rêve, un foisonnement de paroles et une redécouverte de l’imaginaire.
La voix fut austère et proche du désert. Elle eut de la peine et de la douleur à traverser le corps, échouant, revenant sur elle-même. Comment déposer dehors ce qui ne cesse de se mouvoir à l’intérieur ? Comment le dire, ce monologue intérieur ? si magique quand on y pense.
Dehors, la voix ne se reconnaît pas et étrangère à elle-même. Et dans l’étonnement de s’entendre, elle invente des décors (posture, regard sur soi, image) pour s’apprivoiser.
Mieux qu’un résultat, une démarche a été posée, un dispositif pour le vivre, l’exercer. Avec une question : que faisons-nous, quand nous vivons ce que nous vivons ? A quoi tenons-nous ? Pour le dire…
Remarque : 1. La pièce Dire donc enfin est le résultat d’un découpage et d’un rétrécissement d’une session de 30 minutes environ. Elle est amusante, elle fera sourire à tel ou tel endroit. Ça marche, on connaît la musique. Elle est de l’ordre du spectacle, laissons-la à son usage. 2. La pièce En fermant les yeux, prise d’un trait, est monotone et ennuyeuse. Elle se fait autour de longs silences et la voix est fragile. Elle gêne, on décroche, on se demande. Ça ne marche pas, et pourtant il se passe quelque chose. Cette pièce, eh bien, je la reconnais.
Julien Maret in residence in Bruxelles February 2017
length: 6’18 min – 17’20min – 8’03min
language: french
tags: voice, impro
Dire donc enfin
Oiseau
En fermant les yeux